Lors du spectacle, je ne suis que de passage


Lors du spectacle, je ne suis que de passage sur le mur.

J’écoute son murmure en posant mon oreille sur la façade.

Je m'en imprègne visuellement afin de tracer un chemin,

tel une signature. Mon corps est un pinceau sur la toile.

La peinture est la trace poétique que je laisse dans la tête

des spectateurs. L'architecture est la toile sur laquelle

s'appuie ma chorégraphie. Je caresse la matière de l'édifice.

Je la palpe, la touche, la prend à bras-le-corps afin d'épouser

ses recoins, ses angles, ses rebords.

Je révèle poétiquement l'architecture dans son ensemble et

aussi dans ses détails insolites. Après mon passage le mur sera

là bien planté mais votre vision en sera transformée. Je ne change

pas le monde, je change le regard sur le monde. Je ne parle pas

mais je fais chanter les murs. Je suis l’esprit des lieux, je suis là

pour chaque spectateur. Je ne fais pas tomber les murs,

la limite est mon espace d'expression.

Ma peur est vitale

Lors du spectacle, je ne suis que de passage

Le but n’est pas d’arriver en haut